Leçon 367 - Suggestions pour les méditants hypersensibles
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De: Yogani
Date: 5 novembre 2009

Aux nouveaux membres: il vous est recommandé de commencer les leçons au début, les leçons précédentes étant nécessaires à la compréhension de celle-ci. La première leçon s'intitule « le but de ces leçons » et porte le numéro 10.

Un des grands avantages d'un modèle de pratiques spirituelles ouvert à tous comme AYP est de pouvoir observer clairement toute la diversité des réactions aux pratiques proposées. Individuellement, les pratiquants ont les informations et les outils nécessaires pour gérer leurs pratiques et s'enraciner dans des activités quotidiennes pour optimiser leurs résultats sur la durée. Collectivement, nous pouvons faire évoluer les solutions et offrir à ceux dont les réactions sortent du cadre habituel et ne peuvent pas être gérées par les moyens habituels des suggestions pour ajuster leurs pratiques. C'est la distribution en forme de « cloche » décrite dans la leçon 365 répartissant les pratiquants en fonction de leurs réactions, en particulier à la méditation profonde. Contrairement aux enseignements spirituels traditionnels qui ont tendance à être plutôt rigides et limités dans leur capacité à aider ceux qui ne réagissent pas aux pratiques selon le modèle standard, nous pouvons faire beaucoup en proposant des ajustements dans l'application des pratiques à tous ceux qui cherchent à aller de l'avant sur le chemin spirituel.

Dans la leçon précédente, nous avons présenté des suggestions pour les méditants peu sensibles, en mettant l'accent sur le désir spirituel (la bhakti), la régularité des pratiques, les points plus subtils de la technique de la méditation et sur le fait d'accepter que notre chemin a ses propres paramètres, plutôt que de le mesurer aux paramètres des autres. Nous avons recommandé la patience et la persévérance, pour que chacun se suffise à lui-même sur sa route. Avec cela, rien ne peut empêcher le pratiquant d'aller au bout du chemin.

Tout cela est également valable pour ceux qui sont « hypersensibles » à la méditation profonde. Assurément, les points présentés dans la leçon concernant les pratiquants peu sensibles s'appliquent aussi à ceux qui le sont trop, ainsi qu'à tous les autres. Mais ces dernières années nous ont clairement montré que pour les méditants hypersensibles des mesures additionnelles allant plus loin que la « procédure standard », étaient nécessaires.

L'hypersensibilité à la méditation profonde par opposition à l'éveil prématuré de la kundalini
A quoi correspond l'hypersensibilité à la méditation profonde?

Même s'il est difficile de connaître les causes de l'hypersensibilité (insondable karma), nous pouvons avec certitude déterminer les symptômes et mettre en place systématiquement des moyens pour amener à une pratique plus efficace et plus équilibrée. C'est ce que nous avons fait pour les méditants peu sensibles.

Les symptômes de l'hypersensibilité à la méditation profonde peuvent être résumés ainsi: « une utilisation du mantra conduisant rapidement à un flot d'énergie trop important ».

Quand trop d'énergie circule dans notre matrice d'obstructions internes, il en résulte une « friction excessive ». Nous en parlons également comme d'une « purification excessive », ce qui implique que ce n'est pas une approche durablement tenable de la purification et de l'ouverture. Notre système nerveux ne peut simplement pas tolérer plus d'une certaine quantité de purification dans un laps de temps donné. Nous sommes donc obligés de trouver des moyens de réguler le processus. Il se passe la même chose pour quelqu'un de normalement sensible à la méditation profonde s'il sort de sa séance sans s'être reposé, ou s'il augmente délibérément le temps de méditation bien au-delà de sa durée habituelle (note: il est rare d'avoir un problème si c'est par inadvertance que l'on dépasse le temps de méditation). La différence est que le méditant hypersensible aura des symptômes pendant et/ou après la pratique, même en méditant très peu de temps et même avec un long temps de repos à la fin. Cela peut impliquer de fortes émotions, de l'irritabilité, un inconfort physique, des mouvements, des rougeurs, des maux de têtes, etc.

Cela ressemble aux symptômes classiques de l'éveil de la kundalini, à une différence près: alors qu'un éveil prématuré de la kundalini a tendance à durer même si on arrête la stimulation, les symptômes du méditant hypersensible arrivent rapidement avec l'utilisation du mantra et se dissipent dans un délai raisonnable après la session de méditation.

Ceux qui ont un éveil prématuré de la kundalini trouvent souvent un soulagement dans la méditation profonde et/ou dans le pranayama de la respiration spinale, alors que pour ceux qui sont hypersensibles à la méditation profonde cela ne servira à rien et ils devront adapter leur rythme pour éviter ces symptômes. Le pranayama de la respiration spinale ne leur sera pas non plus d'une grande utilité.

Nous devons distinguer entre un éveil prématuré de la kundalini, qui la plupart du temps vient d'ailleurs que du système AYP, et une hypersensibilité inhérente à la méditation profonde avec mantra qui peut ou non avoir été précédée par des symptômes de kundalini. Nous conseillons à ceux qui viennent à AYP avec un éveil prématuré de la kundalini d'essayer la méditation profonde et/ou le pranayama de la respiration spinale en suivant les indications des leçons, ainsi que les mesures additionnelles disponibles (voir la leçon 69) et d'observer comment ça se passe. Beaucoup de ceux qui sont arrivés avec un éveil prématuré de la kundalini ont trouvé un équilibre et ont bien progressé en suivant cette voie.

Nous conseillons à ceux qui se sentent sensibles à la méditation profonde, avec ou sans éveil prématuré de la kundalini, de lire ce qui suit.

Appliquer les méthodes standard et clarifier le cadre
Avant d'aborder des approches alternatives à la pratique de méditation, reprenons les méthodes standard pour gérer les symptômes d'un flot excessif d'énergie et de purification survenant pendant ou après la méditation profonde avec le mantra « I AM » (AYAM). Même si nous sommes hypersensibles à la méditation profonde avec le mantra I AM, nous pouvons les utiliser comme une base à partir de laquelle explorer des alternatives pour développer une pratique stable et efficace.

Cela ne signifie pas que nous devions nous engager dans une pratique de méditation qui soit inconfortable et déstabilisante pour nous chaque fois que nous nous asseyons pour pratiquer .

En plus des hauts et des bas émotionnels et physiques qui peuvent se produire pendant la méditation profonde et qui peuvent être gérés en prenant conscience de ce qui se passe dans notre corps (voir la leçon 15), assurons-nous de prendre un repos suffisant après la pratique, avant de nous lever. Si nous avons tendance à être irritables, pendant ou après la méditation, il est bon de s'allonger pendant 5-10 minutes. Assurons-nous aussi d'être actifs durant la journée et de faire régulièrement de l'exercice. L'activité mentale et physique joue un rôle clé pour stabiliser le silence intérieur cultivé pendant nos séances biquotidiennes de méditation profonde.

Si chaque fois que nous nous asseyons pour méditer nous sentons un inconfort, nous sommes peut-être hypersensibles. Dans ce cas, nous pouvons réduire la durée de notre pratique autant que nécessaire pour ramener les symptômes à un niveau confortable. Dans les cas de sensibilité extrême, cela peut conduire à des méditations très courtes, de quelques minutes seulement par session. Si après seulement 5 minutes de méditation, nous éprouvons toujours des symptômes inconfortables nous pouvons être sûrs d'être hypersensibles. Tout inconfort durable avec moins de 10 minutes par session peut être considéré comme de l'hypersensibilité.

Ironiquement, les méditants trop sensibles ont souvent une bhakti très forte (désir spirituel) et peuvent être frustrés de devoir réduire à ce point leur temps de méditation. Au bout du compte, ce sera notre bhakti qui nous conduira avec persistance vers une approche plus équilibrée, nous permettant de progresser confortablement, et même dans la félicité extatique!

Si nous avons dépassé l'étape de l'apprentissage de la méditation profonde et que nous pratiquons la respiration spinale et d'autres pratiques additionnelles sans effets notables de stabilisation, alors nous devrions les laisser de côté jusqu'à ce que nous ayons trouvé une pratique stable de méditation. Cela s'applique à toutes les autres pratiques que nous pourrions suivre venant d'autres sources, à l'exception possible d'un léger enchaînement d'asanas (postures) pour s'assouplir avant de s'asseoir. Si vous ne le faites pas actuellement, n'ajoutez pas d'asanas (ou quoi que ce soit d'autre) si des symptômes d'hypersensibilité à la méditation existent. Donner la priorité à la priorité. Si notre but est de trouver une pratique de méditation stable, tout le reste doit être mis de côté jusqu'à ce que nous ayons trouvé une routine stable depuis laquelle nous pourrons commencer, plus tard, à explorer d'autres choses. Dans la plupart des cas, il est sage de travailler sur la méditation en premier, puisqu'elle nous fournira le silence intérieur immuable qui nous permettra d'ajouter tout le reste sur notre chemin spirituel.

En établissant un cadre clair sur ce qui convient pour s'engager dans la méditation profonde sans inconfort excessif, nous pourrons déterminer si nous sommes ou non trop sensibles. Si adapter notre rythme nous amène à réduire notre session à quelques minutes, nous saurons qu'il est temps de considérer des alternatives à notre pratique de méditation. Nous pouvons continuer à adapter notre rythme quelles que soient les alternatives que nous essayons, avec l'objectif de nous permettre de méditer confortablement pendant 10 à 20 minutes deux fois par jour. Notre ressenti dans la vie quotidienne sera le premier critère d'évaluation de notre pratique. Une fois que nous avons établi une routine de méditation stable, nous pouvons regarder avec confiance les nombreux outils disponibles pour améliorer notre progrès sur le chemin spirituel. Un pas à la fois.

Modifier le mantra pour ralentir l'effet d'un accès trop rapide à la transcendance
Dans la leçon précédente sur les méditants peu sensibles, nous avons mentionné que les obstructions internes pouvaient être denses et compactes, ralentissant l'accès de la conscience aux niveaux les plus silencieux du mental. Chez les méditants hypersensibles, la situation semble à l'opposé, avec des obstructions internes peu denses et peu compactes, ce qui permet à la conscience d'aller rapidement à l'intérieur. On peut qualifier ce phénomène d'une « accélération de la transcendance ». Cela fonctionne dans les deux sens. La conscience du méditant hypersensible n'est pas plutôt entrée avec le mantra qu'elle ressort tout aussi rapidement, générant une purification et une ouverture excessive. Si les méditants hypersensibles peuvent donc faire l'expérience de la félicité, de l'extase et d'une montée rapide de la bhatki (désir spirituel), ils font aussi l'expérience d'une purification excessive. Dans ces conditions, Il faudra adapter son rythme jusqu'à réduire le temps de méditation à une durée très courte.

Une autre solution est de modifier le mantra pour ralentir « l'accès à la transcendance ». Nous ne pouvons pas changer d'un seul coup la nature de la matrice d'obstructions dans le système nerveux à laquelle nous sommes confrontés. Mais nous pouvons changer le véhicule que nous utilisons pour la traverser, depuis la surface du mental jusqu'à ses profondeurs silencieuses, à l'aller comme au retour.

Des recherches ont été menées dans la communauté AYP sur la troisième amélioration du mantra I AM. Il s'agit du mantra le plus long utilisé dans le système AYP. Les syllabes additionnelles réduisent la vitesse avec laquelle la conscience avance vers les niveaux plus silencieux du mental. Ainsi, un mantra plus long permet un balayage plus large à « l'aller comme au retour ». Il aura moins tendance à « passer au travers » des pensées et des obstructions internes peu denses et peu compactes du méditant hypersensible.

Quand on cherche à stabiliser sa méditation, il vaut mieux stopper la respiration spinale et toute autre pratique ou activité stimulant l'énergie.

Nous suggérons aux méditants hypersensibles qui voudraient aller plus lentement vers la transcendance d'adopter la troisième amélioration du mantra AYP:

SHREE OM SHREE OM I AM I AM NAMAH NAMAH

Cette suggestion n'est pas pour tout le monde et nous ne recommandons surtout pas de brûler inconsidérément les étapes des améliorations du mantra. Nous parlons ici uniquement du cas très spécifique de l'hypersensibilité à la méditation profonde. Tous les autres feront bien d'adopter les améliorations du mantra dans l'ordre, avec les indications précisées dans les leçons.

Adopter une amélioration du mantra ralentit l'entrée et la sortie du flot de la conscience dans le mental pendant la méditation profonde. Si nous adoptons prématurément une amélioration du mantra, nous pourrions ressentir comme si nous avions percuté un mur de briques, la conscience restant essentiellement à la surface du mental. C'est normal, et si nous attendons le bon moment pour passer la vitesse supérieure, la conscience entrera plus lentement au travers d'une plus large bande du mental et du système nerveux. A l'aller comme au retour.

Pour les méditants hypersensibles, passer directement à la 3e amélioration aura pour effet immédiat de ralentir les effets de la transcendance et de soulager les symptômes de purification excessive. Il nous sera possible d'augmenter le temps de méditation auquel nous étions descendu jusqu'à peut-être 10 minutes ou plus, sans inconfort immédiat.

Cela dit, nous avons noté que les bénéfices tirés de l'utilisation d'un mantra plus long sont de courte durée pour certains méditants hypersensibles. Une fois habitués au mantra plus long dans la pratique quotidienne au fil des semaines et des mois, il nous est plus facile de nous intérioriser avec lui, et certains symptômes de purification excessive peuvent réapparaître. De nouveau, il nous faudra adapter notre rythme et réduire le temps de méditation, jusqu'à une durée qui sera peut-être insatisfaisante pour notre bhakti. Mais pour ceux qui ont envie de conserver la méditation avec mantra, cela vaut la peine d'essayer un mantra plus long. Si nous adaptons prudemment notre rythme, il n'y a aucun risque. Pour certains, cela peut fonctionner comme pratique de méditation sur le long terme.

Pour les autres, le mantra plus long ne résoudra pas les difficultés d'hypersensibilité et cela pourrait être le signe qu'il est temps de tester une approche alternative sans mantra.

Prendre la respiration comme objet de méditation à la place du mantra
La véritable méditation implique toujours l'utilisation d'un objet et de raffiner systématiquement notre conscience de cet objet dans le mental. Avec AYP, l'objet que nous utilisons est le mantra (pour être exact, un système progressif de mantras) choisi pour sa grande efficacité pour cultiver le silence intérieur immuable dans le système nerveux.

Pour ceux trop sensibles à la méditation avec un mantra, quelle que soit l'approche choisie, il est conseillé de choisir un autre objet de méditation. Il y a bien d'autres moyens de cultiver le silence intérieur immuable dans le système nerveux. Une méthode ancienne et fiable, largement utilisée dans le Bouddhisme et ailleurs, consiste à utiliser la respiration en tant qu'objet, au lieu du mantra.

Nous pouvons méditer en utilisant la respiration de la même façon que nous méditons avec le mantra. La procédure est identique. Pour commencer nous nous asseyons les yeux fermés et doucement nous amenons notre attention sur notre respiration. Quand nous remarquons que notre attention n'est plus sur la respiration, nous la ramenons sans effort à la respiration. Si notre attention et la respiration avaient atteint un certain niveau de raffinement, nous revenons à notre respiration à ce niveau, tout comme nous ramènerions notre attention sur le mantra, au niveau de raffinement où nous l'avions quitté. Et tout comme dans la méditation avec un mantra, il peut y avoir ou non des pensées qui accompagnent la conscience de la respiration. Nous n'essayons pas de chasser les pensées. Nous favorisons simplement la respiration, quoi qu'il se passe. Les instructions pour la méditation avec respiration sont donc les mêmes que pour la méditation avec mantra.

Il y a tout de même quelques petites différences entre les deux méditations, et nous allons les détailler.

Quand nous parlons de prendre la respiration pour objet de notre méditation, certains peuvent demander quel est l'objet. Est-ce la sensation de l'air entrant dans les narines, la gorge, les poumons? Est-ce le mouvement de la poitrine qui monte et descend? Lorsque nous débutons et entrons dans la méditation avec la respiration, nous pouvons trouver que l'objet est l'un de ceux-là, ou tous ceux-là en même temps. C'est correct. Quelle que soit la manière dont nous percevons la respiration comme objet, cela convient. Notre conscience de la respiration n'a pas besoin d'être localisée physiquement. Elle peut commencer à un endroit et se déplacer naturellement. Ne nous faisons pas de souci à ce propos, en favorisant doucement cette perception de la respiration, quelle qu'elle soit, nous raffinons notre conscience, nous purifions notre système nerveux et cultivons notre silence intérieur immuable.

Le moment venu, nous remarquerons que notre attention va vers un aspect très raffiné de la respiration que nous pourrions appeler « la pulsation énergétique » de la respiration, sans localisation physique déterminée. Cela ressemble beaucoup au raffinement du mantra et nous pouvons aller très profond. A mesure que nous avançons dans notre pratique, nous pourrions accéder à cette pulsation énergétique raffinée de la respiration dès que nous nous asseyons pour méditer, tout comme un méditant avancé accédera à un niveau raffiné du mantra dès qu'il ferme les yeux. Nous ne pouvons pas forcer ce raffinement. Il survient de lui-même dès lors que notre méthode de méditation et l'objet que nous utilisons s'intègrent à notre système nerveux. C'est pourquoi la régularité de la pratique est si importante, deux fois par jour, que nous utilisions le mantra ou la respiration.

La méditation avec la respiration se révèle plus douce pour les méditants hypersensibles que celle avec un mantra et beaucoup moins susceptible de provoquer une purification excessive du système nerveux. Bien sûr, il n'y a aucune garantie que cela n'arrive pas, mais les chances pour un méditant trop sensible de trouver une pratique stable en méditant avec la respiration sont bien meilleures.

Comme avec n'importe quelle forme de méditation efficace, quand on va en profondeur, il se peut que de temps à autre la respiration se suspende naturellement, pour un bref moment. C'est un signe que le métabolisme ralentit, que nous sommes dans le silence profond et qu'une purification efficace se produit. Si pendant une suspension de la respiration, nous devenons conscients que notre attention n'est plus sur la respiration, nous ne trouverons sans doute pas beaucoup de respiration ou de pulsation énergétique subtile à privilégier. Dans ce cas, nous pouvons simplement être dans l'immobilité dont nous faisons l'expérience à ce moment. Quand nous remarquons que la respiration ou que la délicate pulsation énergétique de la respiration revient, alors nous pouvons y retourner, quel que soit le niveau de raffinement où nous nous trouvons. C'est la première différence entre la méditation avec mantra et la méditation avec respiration. Quand la respiration se suspend dans la méditation avec mantra, il reste possible de favoriser l'impulsion du mantra. Quand la respiration se suspend dans la méditation avec respiration, nous nous relaxons simplement dans l'immobilité jusqu'à ce que l'impulsion de la respiration reprenne. C'est une des raisons pour lesquelles la méditation avec respiration a des effets plus doux, ce qui est précisement ce dont les méditants hypersensibles ont besoin.

Nous gérons notre rythme de la même façon que pour la méditation avec mantra, selon le confort que nous trouvons dans la pratique, en gardant à l'esprit que toutes les pratiques spirituelles ont des effets à retardement. Il sera donc sage de commencer modestement. Si nous étions descendus à 5 minutes par session de méditation avec mantra (mantra court ou long), nous devrions commencer avec cette durée pour la méditation avec respiration, et augmenter le temps petit à petit, quelques minutes à la fois sur plusieurs sessions. Nous faisons cela si nous trouvons une stabilité en utilisant la respiration comme objet de méditation. Si nous parvenons à étendre notre durée jusqu'à 20 minutes par session sans perturbation sérieuse, il est conseillé de rester à cette durée de méditation pendant au moins six mois, et peut-être indéfiniment. Même si d'autres systèmes utilisant la méditation avec respiration peuvent impliquer des temps beaucoup plus long, une hypersensibilité à la méditation est probablement une bonne raison pour rester dans la limite des 20 minutes. Cela donne aussi l'opportunité d'explorer les pratiques additionnelles AYP, sans que le temps total consacré à aux pratiques spirituelles ne déséquilibre le reste de notre vie.

Comme mentionné plus tôt, lorsque nous cherchons à stabiliser notre routine de méditation, il est suggéré d'arrêter le pranayama de la respiration spinale ainsi que toutes les autres pratiques et activités pour stimuler l'énergie que nous avons l'habitude de faire. De plus, lorsque nous stabilisons nos pratiques, nous ne devons pas essayer plus d'une forme de méditation.

La méditation avec respiration est une très bonne pratique qui peut efficacement cultiver la fondation de silence intérieur immuable qui est la condition principale aux pratiques additionnelles que nous pourrions être poussés à adopter sur notre chemin spirituel. Pour ce qui concerne l'ensemble des leçons AYP, elles peuvent être suivies en utilisant la méditation avec respiration comme fondation à la place de la méditation avec mantra. Il y a cependant quelques chausse-trappes qui doivent être mentionnées.

Puisque nous utilisons la méditation avec respiration pour trouver un équilibre avec une hypersensibilité qui a généré des symptômes d'énergie excessive, nous devrions garder en tête que beaucoup des pratiques AYP ont des implications énergétiques, à commencer par le pranayama de la respiration spinale.

Nous devons aussi être conscients que la respiration spinale et la méditation avec respiration ont davantage de points communs que la respiration spinale et la méditation avec mantra. Par conséquent, il vaut mieux attendre d'être bien installés dans la méditation avec respiration avant de pratiquer la respiration spinale. Ce sont deux pratiques différentes, avec deux procédures distinctes. Dans ce cas, les deux travaillent avec la respiration, mais d'une manière différente, c'est pourquoi nous voulons savoir clairement ce que nous faisons dans la méditation avec respiration avant d'ajouter la respiration spinale. Il y a de plus l'aspect énergetique, ce qui doit conduire les pratiquants hypersensibles à rester en alerte. Il en va de même pour les autres pratiques comme les mudras, bandhas, kumbhaka, méthodes sexuelles tantriques, etc.

Ceux qui s'engagent dans la méditation avec respiration trouveront probablement plus de confort en ajoutant des pratiques comme le samyama, l'enquête sur le Soi et le karma yoga (service), qui mettent moins l'accent sur la conductivité extatique (le flot d'énergie interne), et qui seront plus facilement gérables par les pratiquants qui ont déjà une sensibilité énergétique interne. Ces pratiques étendent de façon naturelle la manifestation du silence intérieur dans nos vies et apporteront la conductivité extatique et le rayonnement nécessaires avec moins de risques de surcharge d'énergie. Le samyama, l'enquête sur le Soi et le karma yoga sont aussi d'excellents véhicules pour les poussées de bhakti que les méditants trop sensibles ont en abondance.

Quelles que soient les pratiques additionnelles que nous suivons, une gestion prudente est toujours la règle d'or. Pas à pas. Une chose à la fois. Et soyons certains d'avoir stabilisé chaque pratique, ou niveau de pratique, avant d'aller plus loin.

Développer l'autosuffisance sur le long terme.
Nous espérons que les outils supplémentaires présentés ci-dessus permettront à ceux qui sont trop sensibles de trouver une routine de méditation stable pour cultiver le silence intérieur immuable. La connaissance partagée ici est le résultat des essais et des erreurs de nombreux pratiquants, et nous leur en sommes très reconnaissants. Grâce à leurs expériences, beaucoup ont pu trouver plus rapidement une pratique de méditation stable. Il est à espérer qu'à mesure que nous avançons nous en apprendrons toujours plus sur la sensibilité à la méditation et ces nouvelles connaissances seront partagées dès que nous aurons une vision claire de leurs bénéfices potentiels pour l'ensemble de la communauté des pratiquants.

Comme nous le disions dans la leçon 365, il semble clair qu'une conscience mondiale est en train d'apparaître, corroborée par le fait que les pratiques spirituelles en général deviennent plus efficaces. Vingt minutes de méditation aujourd'hui produisent plus que vingt minutes de méditation il y a 10 ans. Si cela se confirme, nous pouvons nous attendre à ce que la distribution standard (courbe en cloche) des sensibilités à la méditation se déplace peu à peu vers le côté hypersensible. Cela signifie que cette leçon sera de plus en plus utilisée par un nombre croissant de pratiquants au fil du temps.

Nous avons l'intention de poursuivre nos travaux sur les questions de sensibilité. Comme c'est une cible mouvante, les outils que nous proposons aujourd'hui doivent continuellement évoluer pour s'adapter aux changements qui se produisent dans la conscience mondiale. La discipline acquise en gérant notre pratique (self-pacing) est notre meilleure alliée, puisqu'elle nous permet de tester n'importe quelle pratique tout en minimisant le risque d'en faire trop.

Comme cela a toujours été le cas depuis le début d'AYP, le but est ici d'offrir à chacun un accès libre aux outils nécessaires pour devenir autonome dans la pratique spirituelle et progresser plus vite vers l'illumination avec confort et sécurité.

Ceux qui sont très sensibles à la méditation ont le don d'un système nerveux avec une haute conductivité et un fort rayonnement d'énergie spirituelle. En relevant les défis inhérents à cette sensibilité, une fois la routine de pratique stabilisée, de merveilleuses expériences de félicité extatique et une grande contribution à la montée de la conscience du monde afflueront rapidement.

Le gourou est en vous.

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