Aux nouveaux membres: il vous est recommandé de commencer les leçons au début, les leçons précédentes étant nécessaires à la compréhension de celle-ci. La première leçon s'intitule « le but de ces leçons » et porte le numéro 10.

Q: J'adore lire vos leçons. Je ne les ai pas encore toutes lues, mais je les imprime et j'avance dans ma lecture.

La plupart des pratiques dont vous avez parlé semblent, avec le temps, arriver spontanément dans mes méditations. Je ne fais aucune d'elles consciemment. Aussitôt assis sur mon coussin de méditation cette énergie m'investit presque immédiatement. Je m'abandonne et je lui laisse faire ce qu'elle veut. J'ai appris à simplement m'abandonner avec confiance et gratitude.

Il y a quatre ans, lors d'une retraite de dix jours de méditation silencieuse Vipassana, j'ai fait l'expérience d'une profonde ouverture de la Kundalini. Depuis lors, je médite tous les jours, habituellement pendant une heure, en règle générale une fois par jour.

J'ai dû apprendre, au début, à composer avec cette énergie qui était hors de contrôle, qui dominait mon corps physique et me causait différents problèmes. J'ai dû apprendre à m'enraciner, à me protéger et à fonctionner d'une façon nouvelle. Pendant ce processus, j'ai eu de nombreuses expériences profondes. J'ai appris à faire, tout simplement, confiance à cette purification. J'ai incorporé plusieurs techniques dans ma pratique journalière. J'aime utiliser de l'encens et quand je médite j'écoute souvent des chants en Sanskrit, mais en réalité j'ai plutôt l'impression d'être médité. Parfois je répète des chants dans ma tête. Je me suis rendu compte que le "Shree Om I Am" complet fonctionne mieux pour moi que le simple "I Am". Mais bien souvent je disparais simplement dans le vide.

Ma question est en rapport avec ma pratique. Pour moi elle semble fonctionner. Parfois en lisant les leçons, je reconnais les techniques dont vous parlez car elles me sont arrivées à un certain moment dans mes méditations. Puisque ce que je fais fonctionne, je me demande si cela me serait profitable de changer pour une façon plus consciente de faire les différentes techniques. Je ressens souvent l'impression de n'être que le témoin de ce qui se passe dans mon corps. Je m'abandonne simplement et j'observe. Je deviens le témoin, je ne juge pas, je laisse aller. Parfois j'ai un vide profond, d'autres fois j'ai beaucoup de pensées, des couleurs, des lumières, des visions etc. J'ai l'impression que l'énergie s'est déplacée à travers mon corps, me soignant et déblayant les blocages. Il y a eu parfois beaucoup de mouvements physiques, parfois douloureux, mais je laisse faire. Je fais souvent l'expérience spontanée de différentes postures de yoga ou de mudras. Parfois je n'ai fait que pleurer pendant une heure entière, sans même bien savoir pourquoi je pleurais. L'énergie allait simplement dans une partie du corps et je me mettais à pleurer. Je le ressens toujours comme une formidable libération et après je me sens merveilleusement bien. J'ai l'impression de devenir de plus en plus léger. Je suis très sensible à l'énergie et très empathique. Je continue à apprendre comment faire face à ces problémes. Cela a été et continue d'être un voyage. Avez-vous des commentaires ou des suggestions que vous pourriez me faire? Je trouve vos leçons très utiles.

R: Merci de votre courrier que j'apprécie beaucoup.

Vos expériences ont l'air très progressives et de se passer en douceur, ce qui est parfait, donc, qui suis-je pour vous suggérer des changements? J'ai l'impression que vous appréciez votre voyage, et c'est ainsi que cela doit être. D'un autre coté, la méditation et la plupart des autres pratiques produisent les résultats les plus efficaces si on donne la préférence à la technique durant le temps alloué. "Efficaces" signifie la progression maximum avec le moins d'inconfort possible. Cela implique que l'on pratique et je ne suis pas sûr qu'on puisse y parvenir sans structurer les pratiques d'une façon ou d'une autre.

Un programme de pratique structuré peut paraître restrictif si vous avez l'habitude d'utiliser depuis longtemps une approche libre. Cependant une pratique structurée présente ses avantages. Elle nous permet de garder le cap, en particulier lorsque des influences extérieures risquent de nous en détourner. Elle évite que nous nous illusionnions en croyant pratiquer alors qu'en fait nous ne faisons qu'effleurer. Une structure est aussi utile lorsque nous utilisons de façon intégrée des pratiques puissantes et avancées qui mettent en mouvement beaucoup d'énergie extatique dans notre système nerveux. Il est facile d'en faire trop quand tant d'extase est générée, à ce moment là nous avons besoin de pouvoir mesurer notre pratique pour une application et un confort maximum. L'utilisation de la montre pour chaque pratique devient alors importante. Il y a beaucoup d'exemples dans les leçons de la nécessité de gérer au mieux sa pratique (self-pacing). La régulation est une partie essentielle de la pratique de la plupart des gens ici. C'est une voie très rapide, aussi rapide que le désire le pratiquant. Sans cette régulation prudente, nous aurions des gens qui se brûleraient à droite et à gauche. Même en régulant la pratique cela devient parfois un peu dangereux. Il s'agit donc de choisir à quelle vitesse vous voulez aller, tout en restant en sécurité (et sain d'esprit) en même temps.

Un compromis serait, peut-être, une bonne chose pour vous. Vous pourriez faire certaines pratiques en regardant la montre, et une autre partie de votre routine conserverait sa forme libre. Une bonne dose de respiration spinale pourrait se révéler particulièrement utile pour vous si vous avez parfois des émotions délicates à gérer, qui pourraient indiquer un déséquilibre énergétique interne.

Il s'agit de voyager aussi vite et aussi confortablement que nous le choisissons. Cela dépend de vous.

Le gourou est en vous.